Self control envahissant – Let me introduce you my new « friend » Alex!

J’ai évoqué dans mon dernier article le degré de contrôle que je suis capable d’avoir sur moi-même. 

C’est quelque chose qui m’a été fort utile tout au long de ma vie, mais qui est parfois très lourd à porter.

Je ne sais pas à quel moment exactement je me suis dit que je devais me contrôler, ne pas laisser paraître certaines choses aux yeux de tous, en toutes circonstances. J’imagine que ça doit remonter à l’enfance, et je suis presque sûre que cette boule de nerfs que j’ai constamment au creux du ventre a du apparaître à peu près au même moment que cette résolution, consciente ou non.

Depuis que j’ai eu mon pré-diagnostic, j’en découvre tous les jours sur moi et ma façon de fonctionner. J’ai l’impression que chaque jour m’amène un nouveau mot décrivant à la perfection les maux que je ressens depuis toujours, sans toutefois avoir réussi à les décrire moi-même jusqu’ici.

Le mot du jour est alexithymie.

Définition Wikipedia : 

L’alexithymie est une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions, ou parfois celles d’autrui. Ce trait de personnalité est communément observé parmi les patients présentant des troubles du spectre autistique et des symptômes psychosomatiques.

Le terme (tiré du grec a : préfixe privatif, lexis signifiant « mot » et thymos signifiant « humeur ») a été introduit en 1970 par John Nemiah et Peter Sifneos.

Je vous invite à vous renseigner plus avant si ce sujet vous intéresse. 

Mais comment cette alexithymie et le contrôle que j’exerce constamment sur moi-même influencent-elles ma vie au quotidien ?

La plupart du temps, je suis incapable de dire ce que je ressens, tout simplement parce que je ne sais pas ce que je ressens, ni pourquoi je le ressens. J’ai souvent envie de pleurer, je suis même parfois au bord des larmes, mais je suis bien incapable de m’expliquer, et encore moins d’expliquer aux autres, pourquoi. C’est perturbant. Et c’est la même chose pour toutes les émotions. J’ai toutes les répercussions physiques de ces émotions, mais comme je ne sais pas forcément d’où ça vient, ça engendre chez moi un petit côté hypocondriaque qui va me faire penser que là j’ai un malaise parce qu’il y a un truc qui déconne dans mon corps.

Tout comme les conventions sociales, je suis obligée de réfléchir, analyser voire décortiquer mes émotions et sentiments pour savoir pourquoi je les ressens. 

Et ma réponse à ces émotions est, elle aussi, intellectualisée et, de fait, non naturelle.

Là où ça devient particulièrement vicieux c’est quand le contrôle que j’ai sur moi-même et l’alexithymie se liguent pour me faire agir de façon totalement opposée à ce que je ressens.

Je suis quelqu’un de très rationnel, j’analyse tout, en permanence, et je comprends mieux pourquoi maintenant.

Pour vous donner un aperçu du genre de comportements que ce duo d’enfer peut me faire adopter, voici un exemple de réaction rationnelle que j’ai pu avoir par le passé, mais qui était en totale négation avec ce que je ressentais.

Un de mes ex, avec qui j’avais rompu une ou 2 semaines plus tôt, et une de mes amies, assez proche à l’époque, ont eu une aventure. Cet ex et moi nous sommes remis ensemble 2 mois plus tard, et j’ai eu vent de cette aventure sans que ni l’un ni l’autre ne me le dise. Je ne vais pas mentir, ça m’a profondément blessée. J’ai eu mal, physiquement même. J’ai réfléchi à tout ça, de façon rationnelle, et j’en ai rapidement conclu que je n’avais rien à dire, et implicitement rien à ressentir, à ce sujet puisque, de toute façon, « on était séparés »!! 

Break

Je ne m’autorise pas à avoir de réaction qui ne soit pas, à mon sens en tous cas, rationnelle. Et, ce qui est encore plus problématique, je ne m’autorise pas non plus à ressentir une émotion provoquée par une réaction qui me semble irrationnelle.

J’ai donc passé toute ma vie à nier une bonne partie de mes émotions parce que, comme vous tous, je suis humaine. Mais je ne m’autorise que très rarement à l’être.

Le problème c’est qu’un tel contrôle a, tôt ou tard, des effets dévastateurs.

 Je ne vais pas vous infliger la liste des symptômes physiques que je soupçonne d’être directement liés à cette mauvaise atypique gestion des émotions.

Alors voilà, à 34 ans je me retrouve là, avec un trop plein d’émotions accumulées, sans savoir d’où elles viennent ni ce qu’elles signifient. Et, plus important encore, sans savoir quoi en faire.

Il y a quelques années, j’ai eu quelques soucis de santé. Il m’arrivait d’avoir des malaises, d’avoir l’impression d’être sur le point de tomber dans les pommes, mais sans jamais aller jusqu’à m’évanouir. Quand j’en ai parlé à mon docteur, il m’a dit en riant « Ah mais en fait le souci c’est ça! Vous voulez tomber dans les pommes mais vous y arrivez pas! »

What

Non… et oui! Comme je le lui ai expliqué, j’espérais naïvement que si je tombais dans les pommes une bonne fois pour toutes, ça passerait et que je pourrais passer à autre chose.

Ok, je sais ce que vous vous dites : mais pourquoi elle nous raconte tout ça ???

Parce que j’essaie de faire une métaphore maladroite…

Aujourd’hui, à l’intérieur de moi, c’est un véritable raz de marée… et la marée monte, de plus en plus…

Putain mais merde arrête avec tes métaphores pourries…

Bref, j’ai ce trop plein d’émotions, et un tel contrôle sur moi-même, un contrôle que je ne contrôle même plus (oui moi aussi ça me pique les yeux quand je me relis), que je ne sais absolument pas comment les extérioriser. J’attends ce moment, j’en rêverais presque, ce moment tellement humain où tu ne gères plus rien et que tu pètes un plomb, une bonne grosse crise où tout sortirait n’importe comment, mais au moins ça serait dehors. Et après… enfin… le calme après la tempête… 

Et hop, tranquillou Milou je retombe sur mes pattes avec ma métaphore de merde!

Aujourd’hui j’ai l’impression d’être juste au bord du précipice, penchée dangereusement, mais pas suffisamment pour tomber. Mais je n’arrive pas à reculer non plus, à me maintenir à une distance raisonnable. Non, je suis sur la tangente des émotions, et j’ai l’impression que j’occuperai cette place pour toujours.

Comment on fait pour extérioriser ces émotions quand on ne les comprend pas ? Quand on ne sait même pas exactement ce que l’on ressent ni pourquoi ? Quand on est tellement rationnel qu’on ne s’autorise pas à ressentir des choses qui nous semblent irrationnelles ? Vous avez des pistes ?

Shut the fuck up you son of a bitch!!!!

Y a des jours comme ça où on a l’impression que tout va de travers, avant même le saut du lit…

Des jours où on croit avoir des réponses, et où on comprend aussi que ces débuts de réponses amènent également leur flot d’interrogations…

Des jours où on se rend compte que le diagnostic d’autisme explique beaucoup de choses, mais peut-être pas tout…

Je vais partager avec vous les conclusions de mes résultats au WAIS IV, fait dans le cadre de mon diagnostic d’autisme, et qui permet de mesurer le QI et de détecter le Haut Potentiel Intellectuel.

Je vous invite également à vous renseigner sur le sujet, qui a bonne presse, ça passe toujours mieux en société de dire « je suis surdoué/HPI » que « je suis autiste », mais de l’intérieur c’est pas aussi fun qu’on pourrait le croire.

Résultats globaux

Mme Machin obtient un quotient intellectuel total (QIT) de 120 qui n’est pas interprétable compte tenu à la fois d’une hétérogénéité inter-échelle et intra-échelle.

Les résultats obtenus aux 4 indices, la situe entre un niveau moyen et un niveau très supérieur à la moyenne obtenue par les personnes de son groupe d’âge.

Mme Machin obtient des indices de compréhension verbale (ICV) de 118, un Indice de Raisonnement Perceptif (IRP) de 104, de mémoire travail (IMT) de 143 et de vitesse de traitement (IVT) de 100.

Une différence significative est relevée entre l’Indice de Mémoire de travail et les autres indices compte tenu du résultats la situant à un niveau très supérieur. Une hétérogénéité entre les autres indices est également relevée. Les indices de Compréhension Verbale (ICV) et de Mémoire de Travail particulièrement qui sont significativement supérieurs aux autres indices.

 

  • Comparaison des différences

Il existe des différences significatives à.05 entre :

– l’ ICP et l’ IRP= 14 points

– L’ICV et l’IMT= 25 points

– l’ ICV et l ’IVT= 18 points

– l’ IRP et l’ IMT= 39 points

– l’ IRP et l’ IVT= 43 points

Graph

Conclusion de la WAIS IV :

Mme Machin présente un développement intellectuel hétérogène inter-indice et intra-indice avec des points forts et des hypercompétences à l’indice de Compréhension Verbale et de mémoire de travail. Des faiblesses sont notées dans son développement personnel en ce qui concerne les épreuves « cubes, matrices et codes ».

Alors voilà, mes résultats ne sont pas interprétables car ils sont trop hétérogènes. Je ne sais pas donc, et ne saurai certainement jamais ce qu’il en est exactement.

Ce que je sais c’est que j’en ai ma claque de penser, réfléchir, décortiquer, intellectualiser tout et tout le temps.

J’en ai ma claque d’avoir la tête en ébullition dès le réveil, et même avant.

J’en ai ma claque de cette sensation de ne pas réussir à avancer, parce que je ne peux pas oublier toutes ces choses, même les plus minimes, qui me sont arrivées, tout en me projetant systématiquement loin devant, la tête pleine de questionnements divers et variés.

J’en ai ma claque de ce hamster qui tourne et tourne dans ma tête, sans aucun répit, jamais.

J’en ai ma claque de cette pensée en arborescence que je ne contrôle ni ne maîtrise.

Y a des jours comme ça où dès le matin j’ai l’impression d’avoir la fatigue de toute une vie harassante derrière moi…

Et, c’est souvent dans ces jours-là que j’ai l’impression que l’univers tout entier se ligue contre moi…

Alors voilà, tu te réveilles un lundi matin, déjà c’est pas fun, et tu repousses le réveil 3 fois, mais tu t’endors pas, non, la foutue machine à penser est là pour t’en empêcher! T’es pas encore sortie du lit que tu as déjà réfléchi au fait que, quand même, depuis le temps que tu en es convaincue, il serait temps que tu passes à l’action et que tu deviennes réellement végane dans les faits, tu imagines des recettes, penses à la façon dont tu pourras t’organiser pour les repas, etc… Et puis tu penses à la chambre de ta fille que tu veux réaménager, à comment tu pourrais le faire, quelle type d’armoire lui acheter, que faire de l’ancienne qui pèse une tonne, comment la démonter, où s’en débarrasser, etc… Tu penses aussi aux billets de train que tu dois acheter pour emmener tes enfants chez leur grand-mère pendant les vacances de février, et puis tu te rappelles que ta mère t’a appelé hier et que tu ne l’as pas rappelée, qu’il faudrait que tu le fasses même si tu ne te sens pas à l’aise avec le téléphone… Tu penses que tu dois absolument trouver des cadeaux pour tes neveux, nièce et frères et sœur que tu vois le week-end prochain, tu te demandes ce qui pourrait leur plaire et passe plusieurs idées en revue dans ta tête. Tu penses à ta vie, à ce qu’elle est, au fait que tu es autiste et qu’il va falloir que tu t’y habitues. Tu penses à tes enfants qui sont chez leur père, à ces particularités que tu as détectées chez eux, et au fait que tu dois planifier un rendez-vous avec leur père pour parler plus en profondeur de tout ça. Et puis tu penses aussi aux filles de ton compagnon, à leur comportement passé envers toi, que tu mets toutes tes forces à oublier, en vain. Tu penses aussi que l’heure tourne, que tu vas devoir faire l’impasse sur le maquillage ce matin. Tu penses au maquillage que tu as commandé la semaine dernière car il était en promo, tu te demandes avec une pointe de culpabilité si c’était bien nécessaire. Tu visualises le trajet qui t’attend, et ça te fatigue encore plus. Tu penses à toutes ces améliorations que tu souhaites faire dans ta vie, tous ces grands idéaux que tu souhaites mettre en oeuvre pour être, enfin, bien dans tes pompes. Tu te demandes si tout ça est bien compatible avec ton fonctionnement, si tu n’es pas en train de te battre contre des moulins. Tu penses à ce truc qui te tient à cœur depuis toujours, l’écriture, et que tu n’as jamais pris le temps (ni le courage) de mettre en oeuvre. Tu passes en revue quelques sujets potentiels de romans, et tu te demandes, une fois de plus, si tu en es capable. Et puis tu penses à ton blog, à quel sujet tu pourrais aborder dans ton prochain article. Tu penses à ce client que tu dois absolument appeler aujourd’hui. Tu te demandes pour la énième fois si tu iras à la fête annuelle de l’entreprise ou non, tu dresses une liste mentale des pour et des contre, pour la centième fois. Tu te dis pour la quinzième fois qu’il faut que tu sortes du lit.

Tu poses un pied par terre, ton réveil a sonné il y a 15 minutes, et tu es déjà épuisée.

Mais la journée ne fait que commencer. 

Tu cours sous la douche, où tes pensées s’emballent encore plus, comme galvanisées par le flot de l’eau qui coule sur ton corps. Tu repenses à l’article que tu as lu hier soir sur la synesthésie, et dont un des exemples t’a frappée car il décrivait exactement ta manière de voir les choses. Tu te dis qu’il faut que tu creuses ce concept que tu ne maîtrises pas, mais que tu pressens devenir une obsession qui ne te lâchera que quand tu l’auras épuisé. Tu mets ça sur ta To Do List mentale, qui n’est pas longue comme le bras, mais longue comme tous les bras du monde mis bout à bout. Tu penses à ton père, mort depuis 11 ans, et tu te demandes à quoi il ressemblerait aujourd’hui. Et puis tu ressens une vague de tristesse qui essaie de t’emporter quand tu réalises que tu es incapable de te figurer mentalement à quoi il ressemblait à l’époque (pour mieux comprendre pourquoi c’est ici).  Mais tu résistes, tu ne veux pas te laisser emporter. Tu penses alors à ta meilleure amie que tu n’as pas vue depuis quelques temps et qui te manque, qu’il faudrait que tu la contactes pour organiser un truc. Tu penses à ces bruits de dispute que tu as entendu cette nuit et qui semblaient provenir de la rue. Tu te demandes s’ils étaient bien réels ou si tu les as imaginés. Tu penses à toutes ces agressions qui ont lieu chaque jour, à tous ces viols notamment. Tu as peur, mais tu t’insurges que les rues ne soient pas plus sûres, particulièrement pour les femmes. Tu repenses à cette tribune anti-féministe que tu as lu il y a quelques jours et qui te met hors de toi. 

Tu sors de la douche, aperçois ton reflet et tu te dis que, décidément, tu ne fais pas « ce que tu veux avec tes cheveux ». Tu te demandes comment font ces femmes qui ont l’air toujours bien coiffées, bien maquillées, sûres d’elles, et tu les envies.

Tu fermes les yeux et tu hurles mentalement à ton cerveau : 

SHUT THE FUCK UP YOU SON OF A BITCH!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mais bien sûr ça ne marche pas, ça ne marche jamais. Et tu es vite rattrapée par ta culpabilité parce que tu as conscience de la chance que tu as dans la vie, et puis tu penses à tous ces mendiants que tu croises tous les jours en allant bosser, et ça te fend le cœur. Tu te demandes ce qu’on a loupé dans l’évolution de notre société pour qu’il y ait un tel fossé entre les individus.

Tu sors de chez toi, tu vas prendre ton bus, puis ton train, puis le métro, mais ça ne s’arrête pas. Tu penses tu penses tu penses, et tu penses même au fait que putain c’est fatigant de penser sans cesse et que tu donnerais beaucoup pour trouver ce putain de bouton pause. Mais il n’existe pas.

Et puis le hasard fait que ce jour-là certains trains sont supprimés. Tu te retrouves entourée d’inconnus, bien plus près que ce que tu peux supporter. Tu te sens mal, physiquement, du mal à respirer et une boule de nerfs dans le ventre. Et une boule dans la gorge aussi. Tu réalises à ce moment précis seulement que tu es à 2 doigts d’éclater en sanglots depuis que tu es sortie de chez toi ce matin. Mais tu ne sais pas pourquoi. Parce qu’une de tes particularités c’est d’être incapable de comprendre tes émotions. Tu ressens des choses, mais tu ne sais pas quoi exactement, ni pourquoi. Tu finiras par le savoir, plus tard, après parfois plusieurs heures d’intellectualisation et d’analyse.

Mais tu ne pleures pas, non. Au bout de 34 ans de vie sur terre, tu as atteint un niveau de contrôle sur toi-même impressionnant. Tu as appris à donner le change avec un tel aplomb que tu mériterais un césar pour ça. Tu imagines, avec un petit sourire, la scène, et le discours de remerciement que tu ferais. Et tu te dis, pour la millionième fois dans ta vie « Oh putain je me fatigue! ».

Tu te retrouves dans la rue, enfin. Chose assez rare tu décides de mettre ton casque, avec de la musique à fond. Tu ne supportes plus les bruits tout autour de toi, et le seul moyen que tu as trouvé jusqu’ici pour les noyer quand tu n’en peux plus, c’est d’écouter du métal à fond, ou Cypress Hill. Ce matin tu optes pour Cypress Hill.

Tu arrives au boulot, et tu te rends compte que ce matin tu es à 2 doigts du malaise parce que tu te retrouves coincée avec 4 personnes dans l’ascenseur et que tu as à peine la force de dire bonjour. Alors tu t’assoies, tu mets ton casque, Cypress Hill à fond, et tu te mets au boulot. Malgré le boulot, malgré la musique, le petit hamster continue sa course folle et stérile dans ta tête.

 

Prosopagnosie… ou l’épiphanie dans l’ascenseur

Bonjour à vous mes chers lecteurs!

Tout d’abord, une bonne nouvelle : j’ai (enfin!) reçu le compte-rendu de mon bilan de tests neuropsychologiques! C’est sans appel, je suis bien autiste Asperger! Reste à faire valider par le psychiatre puisque seul un médecin est habilité à poser le diagnostic officiel.

Sinon, j’ai eu une épiphanie aujourd’hui! J’aime beaucoup ce mot dont la définition Wikipedia est la suivante:

L’épiphanie (du grec ancien ἐπιφάνεια, epiphaneia, « manifestation, apparition soudaine ») est la compréhension soudaine de l’essence ou de la signification de quelque chose.

J’étais dans l’ascenseur, en partant du travail, avec une de mes collègues que je côtoie depuis environ un an. Elle me dit « Ah tu t’es coupé les cheveux, ça te va bien! » et je lui réponds « Merci… » et là le blanc total! J’ai réalisé seulement à ce moment-là que je ne pouvais pas l’appeler par son prénom car, depuis un an à les croiser tous les jours, je ne suis pas foutue de les différencier elle et sa collègue du même service. En fait, ce qui est troublant c’est qu’elles ne se ressemblent pas particulièrement, si ce n’est qu’elles ont toutes les deux des lunettes et la même couleur de cheveux, et puis quand elles sont ensemble, je suis à peu près capable de dire qui est qui, mais séparément je n’y arrive tout simplement pas!

Et là, d’un coup, une autre pièce du puzzle qui se met en place. Un mot que j’ai croisé à plusieurs reprises lors de mes différentes lectures sur l’autisme et sur le quel je ne me suis jamais vraiment attardée me revient à l’esprit : prosopagnosie. Autrement dit, et toujours selon Wikipedia :

La prosopagnosie est un trouble de la reconnaissance des visages. C’est une agnosie visuelle spécifique rendant difficile ou impossible l’identification ou la mémorisation des visages humains. Le prosopagnosique est généralement capable de reconnaître les personnes en recourant à certains subterfuges, comme l’identification visuelle par l’allure générale (démarche, taille, corpulence) ou à des détails comme un vêtement familier, la coiffure, une barbe, une tache de naissance ou des lunettes. Il peut aussi, bien entendu, reconnaître une personne à l’aide d’autres sens que la vue : à sa voix, à son odeur, à sa poignée de mainetc.

Et là d’un coup, toutes ces choses qui font tilt :

  • Cette fois où j’ai dit à un copain de mon fils, qui était aussi mon ancien voisin : « Bonjour Machin, comment ça va ? » et qu’il m’a répondu « ça va très bien mais je suis pas Machin, moi c’est Truc »… J’étais pourtant sure de mon coup… Pour les avoir vus ensemble plus tard, il se trouve qu’ils ont la même couleur de cheveux et à peu près la même coupe.
  • Toutes ces fois où je vais chercher mes enfants à la garderie et où j’ai un petit coup de panique de ne pas les reconnaître de suite parmi tous ces enfants.
  • Pourquoi je confonds systématiquement, et depuis toujours, France Gall (paix à son âme), Sylvie Vartan et Véronique Sanson, ou bien Virginie Ledoyen et Marie Gillain, etc, etc… J’en ai plein des comme ça!
  • Toutes ces fois où je suis passée à côté de quelqu’un que je connaissais sans le reconnaître, tout simplement parce qu’il/elle n’était pas dans le contexte habituel où je le côtoyais.
  • Pourquoi je n’arrive quasiment pas à différencier les adolescent-e-s les un-e-s des autres. Faut dire qu’ils me facilitent vraiment pas la tâche en se baladant en meute et en faisant tout, vestimentairement et capillairement parlant, pour rentrer dans un seul et unique moule!
  • Pourquoi je suis totalement incapable de me représenter mentalement le visage des gens que je côtoie pourtant quotidiennement… même mes enfants, mon compagnon, ma famille et mes collègues… 
  • Pourquoi je suis totalement perdue quand on me demande de décrire quelqu’un… Je ferais un piètre témoin.
  • Toutes ces fois où j’au buggué pendant quelques secondes en croisant une connaissance à un endroit où je ne m’attends pas à la croiser… Oui ben t’es gentil Jean-Michel, mais d’habitude y a deux bureaux et deux écrans entre nous, pas un un caddie rempli de patates, alors là, sans mes repères habituels, j’ai un peu du mal à te remettre!
  • Toutes ces fois où je dois rejoindre des amis à un endroit et que je suis sur le qui-vive de peur de les louper. 
  • Toutes ces fois où on m’a dit « Salut ça va ? » et que j’ai répondu « Bien et toi ? » et que dans ma tête c’était juste « Putain de bordel de merde!! C’est qui déjà??? »

Liste non exhaustive…

Ce qu’il faut savoir, c’est que tous les autistes ne sont pas atteint de prosopagnosie, et tous les prosopagnosiques ne sont pas autistes. Mais surtout, ce qu’il faut retenir, le plus important dans tout ça, c’est que ça me fait au moins un point commun avec Brad Pitt! 😉

 

Looking for the bright side

Mes chers lecteurs, je vous souhaite une très belle année 2018 ! 

Et comme je n’ai toujours pas trouvé mieux que les très inspirants vœux de Jacques Brel le 1er janvier 1968, je vous les cite ci-dessous :

Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir… Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,

et d’oublier ce qu’il faut oublier.

Je vous souhaite des passions.

Je vous souhaite des silences.

Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil,

et des rires d’enfants.

Je vous souhaite de respecter les différences des autres parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence

et aux vertus négatives de notre époque.

Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour,

car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.

Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux,

car le bonheur est notre destin véritable

Dans mon dernier article, je vous parlais de mon « dark side ».

Malgré ce côté sombre que j’ai en moi, je ne peux m’empêcher de croire au bonheur, de croire que, malgré tout, il y a de la lumière en moi et que je suis capable de la trouver.

Cette quête perpétuelle du bonheur, c’est quelque chose qui m’occupe l’esprit depuis longtemps, très longtemps…

Malheureusement, dans cette quête, je rencontre régulièrement des obstacles sur ma route : découragement, tendance à la dépression, procrastination…

Comme vous avez pu le voir dans certains de mes articles, il m’arrive parfois de m’effondrer…

Malgré tout, jusqu’ici, j’ai toujours trouvé la force de me relever.

Mais voilà, je m’essouffle, et je réalise de plus en plus que je fais du sur place depuis quelques temps, et que, malgré ma volonté de changer les choses, je n’ai pas la bonne méthode.

Alors cette année j’ai décidé de changer de méthode.

Je n’ai pas pris de résolutions pour cette nouvelle année. J’ai décidé cette fois de passer directement de la pensée à l’action.

Et rien de mieux pour commencer à y voir clair que le désencombrement! J’ai donc passé mon week-end à désencombrer et nettoyer mon appartement, et ça m’a fait un bien fou!

J’ai aussi admis que parfois on a besoin d’aide, et j’ai décidé de la demander. Je commence donc demain un coaching personnel, coaching orienté bonheur; j’ai parfois besoin qu’on me tienne par la main, au moins pour me donner l’impulsion.

Et puis j’ai décidé aussi de m’organiser. J’ai compris cette année que je suis (très certainement) autiste Asperger. Et j’ai accepté qu’il y a des choses dont j’ai besoin pour me sentir bien. J’ai accepté que vivre dans un chaos permanent, prendre des décisions de dernière minute, faire les choses à l’arrache, ce n’est définitivement pas pour moi. Une partie de moi l’a toujours su, mais je me suis toujours battue contre ça, allez savoir pourquoi ? Peut-être parce que, malgré tout ça, j’aime aussi la spontanéité.

Organisation donc. Et pour ça, comme pour beaucoup de choses, j’ai besoin de coucher les choses par écrit, de me dire tel jour et à telle heure je fais ci ou ça, de planifier, même les choses les plus anodines. Pour ça j’ai décidé de tester le M3 Journal (plus d’infos ici).

J’ai aussi décidé de m’ouvrir un peu plus au monde, et notamment de prendre soin de mes amitiés. J’ai recontacté des amis que je n’ai pas vu depuis longtemps pour poser une date pour se voir, sans traîner, pas un de ces 4. J’ai pris aujourd’hui même un billet de train pour aller voir un ami que je n’ai pas vu depuis presque 3 ans.

Et puis je vais prendre soin de moi aussi, de ma santé, de mon corps, de mon mental, notamment par la méditation… Merci Petit Bambou

Et continuer de regarder les documentaires inspirants de Tistrya, et lire des livres inspirants, et moins regarder la télé, etc, etc…

Je suis la seule responsable de mon bonheur, j’ai décidé de le créer, et je vous invite à en faire autant. 

Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.